Le Comité d'Animation du Bourny (le CAB) a été officiellement créé le 25 mai 1976. Cependant des réunions avec des représentants de la ville et des habitants du quartier eurent lieu avant cette date.
La première, le 25 avril 1975, au foyer de la Meslerie concernait un certains nombres de problèmes liés avec la construction de la Z.A.C. : voirie, équipements socio-culturels, équipements sportifs, équipements commerciaux, écoles, ...
Le 4 mars 1976, le Comité provisoire d'Animation se réunissait à l'école primaire Marcel Pagnol pour évoquer les mêmes problèmes. Suite à cette réunion une enquête est faite auprès des habitants du quartier afin de recenser le nombre et l'âge des enfants du quartier.
Le 21 du même mois, on inaugurait la passerelle du boulevard du 8 mai 1945 en présence de Mr André Pinçon, maire de Laval. Cette dernière permet de relier la Z.U.P. des Fourches et la Z.A.C. du Bourny en toute sécurité.
Les problèmes, sur le nouveau quartier sont nombreux : pour cette année scolaire, certains en âge de passer au CP ont dû, faute de de classes (l'école primaire n'est pas encore construite et l'Inspection Académique n'a donné son autorisation que pour cinq classes alors qu'il en faudrait dix), restés une année supplémentaire en maternelle; les commerçants ne sont toujours pas arrivés; le téléphone pas branché, l'éclairage public, les espaces verts...
Le 25 mai, c'est la création officielle du CAB, il répond aux statuts d'association "loi 1901". Le premier président en est Mr Gérard Ricou. La raison d'être du CAB : l'étude des problèmes d'aménagement et d'animation du quartier; la défense des intérêts des habitants auprès des pouvoirs publics ou des autorités compétentes; l'acquisition ou la gestion de tous biens, meubles ou immeubles nécessaires à la réalisation de ses activités. Un local est mis à sa disposition par la ville de Laval au 16, place de la Commune.
Le 6 septembre, le comité crée quatre commissions : socioculturelle, équipement, cadre de vie et scolaire.
Cette dernière deviendra autonome en novembre. A la rentrée 1977, l'école primaire Marcel Pagnol est enfin terminée. La société Pouteau ayant fait faillite, cela a retardé les travaux. Entretemps les "grands" du primaire allaient en classe au bois de L'huisserie. En 1978, on construit la première partie de l'école Saint-Exupéry.
Le 3 décembre, un article du journal Ouest-France ayant pour titre "Le Bourny : un quartier où il fera bon vivre". pour lors ce n'est pas tout à fait le cas. Pour accéder aux commerces (bar-journaux, boulangerie, coiffeur, pressing, auto-école), il vaut mieux avoir des bottes pour affronter la boue les jours de pluie. Le pavage de la place de la Commune a tout juste débuté. Le téléphone bien qu'installé n'est toujours pas branché. Une seule cabine publique est installée, mais boulevard Jean Jaurès. La pharmacie et un commerce d'alimentation sont toujours absent. Le bureau de tabac n'a pas le droit d'en vendre (La SEITA estimant que cela n'est pas rentable).
Entre 1976 et 1978, trois présidents se succèdent à la tête du CAB. Après Gérard Ricou, ce fut Marie-Cécile Tariel puis José Donal. Les membres du comité sont mobilisés au sujet des problèmes d'aménagement, la préparation d'un rallye vélo, une animation "roller" en décembre 1976, les premiers feux de la Saint-Jean en juin 1977 et surtout la création d'un centre socioculturel.
Le premier journal du CAB voit le jour en avril 1977; il a pour nom "le Cabotin". (Il disparaît en 1999.) Il paraît deux fois par an : un à la rentrée afin d'annoncer les activités et un autre en mai en vue de l'assemblée générale. A chaque fois, il fait le compte-rendu des actions du comité, évoque la vie des différentes associations; Au cours des premières années, ce fut un journal militant (ce qui a parfois permis de débloquer des situations difficiles). Il est distribué par les bénévoles du comité, c'est toujours le cas pour le journal actuel "les nouvelles".
De 1976 à 1982, les problèmes d'aménagement du quartier sont une des priorités du CAB. L'accès du quartier n'était pas facile à l'époque. La rue du Haut-Rocher, près de l'hôpital étant en sens unique, il faut faire un grand détour pour sortir du quartier. Elle est élargie en avril 1980.
Dès 1976, les bus des T.U.L. passent au Bourny mais pas d'abri pour se protéger en cas de mauvais temps. Pendant près de trois années, le "dossier suit son cours". En 1979, quelques habitants passent à l'action et en construise un près de la place de la Commune. Avec beaucoup d'humour, les membres du CAB invite le maire André Pinçon à venir l'inaugurer. Le ruban sera coupé par un adjoint.
Après s'être penché sur les problèmes d'aménagement du quartier, la CAB va s'occuper de son animation qui doit être populaire et peu coûteuse. Il y a bien sûr les feux de la Saint-Jean mais aussi depuis 1976, la journée de Noël qui a lieu dans la grande salle de l'école Marcel Pagnol. plus de deux cents enfants s'y retrouvent. A partir de 1979, une centaine d'enfants défilent déguisés pour mardi gras. Le rallye vélo est abandonné; trop lourd à organiser.
Le CAB est aussi à l'origine de l'activité patin à roulettes, gymnastique volontaire féminine, gymnastique sportive pour enfants. Pour ces activités, il faut trouver des locaux, des créneaux horaires, des intervenants. Le club de football de l'AS Bourny, lui, est indépendant avec ses propres statuts et financements. Le Cab devient acteur de l'animation du quartier, soit avec des bénévoles football loisir, jeux de société, peinture sur soie, bricolage; soit avec le concours de l'ESCAL ou de la Ville (musique, dessin-peinture, tissage, poterie.
L'accueil de ces activités n'est possible qu'avec la mise à disposition de nouveaux locaux en septembre 1979, deux pavillons situés 84 et 85 rue Henri Sellier (foyer des jeunes pour le premier, activités pour le second). En 1980, plus de 260 personnes adhèrent aux activités d'animation. Un animateur prend ses fonctions en 1981, il ne sera là que pour une année. Côté activités, c'est au tour de la danse, puis d'un club de cyclotouristes, puis l'année d'après le yoga.
En 1982, la maison de quartier est terminée; l'atelier danse donne un gala au théâtre municipal et les feux de la Saint-Jean sont un succès. 450 familles adhèrent. Un second animateur sera recruté en 1983 : l'Escal associe le Cab dans le choix du profil de ce dernier. L'arrivée d'une animatrice sera ce coup-ci une réussite.
Le projet de la Maison de quartier a demandé quatre années de négociations parfois acharnées entre la Ville et le CAB. La première voulant un centre social composé de trois services (économie familiale, protection maternelle et infantile, bureaux administratifs). Pour le Comité, ce projet ne correspond pas aux besoins du quartier. Une enquête faite sur le quartier permet de découvrir les attentes de ses habitants. Après de nombreuses propositions, c'est la septième étude qui sera retenue. Le bâtiment terminé en novembre 1982, les activités de loisirs explosent. Le 19 février 1983, il sera inauguré en présence du maire de Laval, André Pinçon et de Michel Rocard, ministre d'Etat chargé du Plan et de l'Aménagement du territoire.
Les ateliers qui fonctionnent avec le concours de la Ville ou de l'ESCAL quittent les pavillons de la rue Henri Sellier et s'installent dans la Maison de quartier. Certaines activités du CAB y sont aussi transférées (jeux de société, yoga). Si le bricolage s'arrête, le modélisme ferroviaire lui démarre, puis en 1984, le club d'aquariophilie. Un "ciné CAB" a même vu le jour à cette époque, mais les séances adultes s'arrêtent très vite faute de spectateurs. L'équipement est propriété de la Ville; le CAB en est un utilisateur parmi d'autres.
"Entre 1982 et 2009, certaines activités se sont interrompues, d'autres continuent tandis que des nouvelles se sont créées. Ainsi va la vie de la Maison de quartier; cette vie sociale et culturelle foisonnante éveille des passions, elle encourage les rencontres et les amités, elle lutte du mieux possible contre l'isolement, l'ennui et le repli sur soi. Enfin, cette vie est indissociable de l'esprit même du quartier."
[extrait de "La belle aventure collective du CAB" écrit par Philippe Vasseur]
Ce texte est un résumé des débuts du Comité d'Animation du Bourny dont Philippe Vasseur en est le rapporteur.
Ce livre est toujours disponible à la Maison de quartier du Bourny. On y trouve aussi l'histoire des différentes sections du CAB.
Illustrations du fond d'écran :
- La Maison de quartier au printemps 2009
- La maison de quartier en cours de construction en 1982
- Première proposition de plan (rejetée) en 1976 (coll G Ricou)