Victor Berset de Vaufleury qui exploitait un four à chaux à la Biannerie, faisait venir son charbon depuis le Genest et passait par le chemin de la Gandonnière. Depuis l'année 1825, une taxe était perçue, elle tenait compte du nombre des chefs de familles, des fils, des domestiques, des serviteurs et employés à gages ou traitement, mâles, valides et âgés de 20 ans ; du nombre des bêtes de trait ou de somme, chevaux de selle ou d'attelages de luxe et du nombre de charrettes. Ces taxes étaient calculées en journées avec un maximum de deux journées converties en argent. Les propriétaires des fours à chaux doivent participer aux frais d'entretien des chemins. Des ateliers de charité sont créés à l'occasion.
« Extrait d'une lettre manuscrite non datée :
Mr Livet-Fresnière observe qu'il y a plusieurs carrières dans la commune, que l'exploitation de ces carrières contribue beaucoup à détériorer les chemins, il demande que l'on fixe l'indemnité que ces particuliers devront :
M Gerbault pour la carrière de la Pignerie 7
M Barbier pour celle de la Bouvrie 9
M hacques pour celle du Bourny 3
M Fournier pour celle de la Pignerie 1
on présume que le sr Gerbault enlève annuellement 100 toises
le sr Barbier 150, le sr Hacques 40 et le sr Fournier 10 »
30 octobre 1846 : Lettre de Victor Berset de Vaufleury
« Monsieur le Maire,
J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser et m'empresse d'y répondre pour vous prévenir que, sur votre demande, je verserai au cours de novembre une somme de cent cinquante francs entre les mains de Mr Pourpe.
Mon désir a toujours été de venir en aide à la commune de Grenoux que vous administrez et de mettre particulièrement à votre disposition des fonds que vous savez employer si utilement.
… Votre dévoué serviteur Victor de Vaufleury »
17 mai 1847
« L'agent-voyer des chemins vicinaux de l'arrondissement de Laval soussigné, certifie à qui il appartiendra, qu'il a visité le 14 mai courant le chemin vicinal partant du bourg de Grenoux, passant par la Fleureterie et se terminant à la route royale n° 12, près la petite Gandonnière, commune de Grenoux, que ce chemin, dans toute sa longueur présente une chaussée d'empierrement solide, formé de pierres broyées et réduites à une grosseur convenable.
Laval, le 17 mai 1847
L'a.V. garnier »
1847 : état des travaux sur le chemin vicinal de la Gandonnière, atelier de charité
« Etat des travaux commencés le 28 janvier 1847 et exécutés par les ateliers de charité créés en exécution des lettres de monsieur le préfet de ce département en date des 8, 18 et 28 janvier dernier et dirigés par nous soussigné régisseur comptable nommé à cet effet par M le maire de Grenoux.
5 ouvriers sont employés (38, 38, 4, 38 et 30 journées) du 28 janvier au 6 mars. ces journées ont été employées à extraire de la pierre et à la casser parce qu'il n'était pas possible de terrasser à cause du mauvais tant [orthographe respectée].
Gerbault utilisera 148 journées pour le transport de 115 mètres de pierres.
23 mars 1847 : Etat des travaux continués sur le chemin vicinal de la Gandonière au bourg de Grenoux, par les ateliers de charité créés en exécution des lettres de Mr le Préfet en date des 8, 18 et 28 janvier dernier et diriger par nous régisseur comptable nommé à cet effet par Mr le maire de Grenoux.
deux ouvriers sont employés à casser la pierre (44 et 40 journées à 1,25 Francs le jour), deux autres ouvriers employés à terrasser (36 et 40 journées au prix de 1,25 francs par jour).
Gerbault utilisera 160 journées à 1,25 francs pour le transport des pierres.
En avril, six ouvriers seront utiliser au terrassement pour 160 journées. »
Deux cultivateurs certifient que ces ouvriers ont bien été payés en leur présence et qu'ils ont fait devant eux et en marge une croix ayant déclaré ne savoir signer.
31 mai 1847, lettre manuscrite du maire de Grenoux. Orthographe respectée
« Aujourd'hui trente et un mai mil huit cent quarante sept
Nous Joseph LeBourdais Durocher maire de la commune de Grenoux canton de Laval (ouest) département de la Mayenne. En exécution de la loi du 21 mai 1836 et du chapitre trois du règlement de M le Préfet, rédigé en conformité de la loi ci-dessus, avons invité par notre lettre du 31 mai dernier. M Berset de Veaufleury, propriétaire aux fours a chaux de la Biannery en cette commune, de se rendre sur le chemin vicinal dit de la Gandonière, pour contradictoirement avec nous en reconnaître, s'il y a lieux, le bon état de viabilité, et à cet effet nous étant trouvés l'un et l'autre sur le susdit chemin. M de Veaufleury déclare et reconnaît qu'il est en état de viabilité et bien encaissé dans toute sa longueur. En conséquence et pour nous conformer a la loi précitée nous avons rédigé le présent procès verbal que M de Veaufleury à signé avec nous après lecture ; nous reservant de nous entendre ensuite pour fixer la subvention qui au terme de ladite loi de mai 1836, sera due à la commune de Grenoux en raison des transports de charbon qui parcourent ce chemin depuis le premier du mois de mai dernier pour se rendre aux fours a chaux de M de Veaufleury et les alimenter.
a Grenoux au jour mois et an que dessus
signé : Victor Berset de Vaufleury et LB Durocher maire »
Extrait d'un compte-rendu pour la conseil municipal de Grenoux en 1847
« Résumé des sommes employées chaque année sur le chemin vicinal de la Gandonnière au bourg de Grenoux : en 1842, 600 ; en 1843, 450 ; en 1844, 750 ; en 1845, 500 et en 1846, 570 soit un total de 2870 francs.
Le chemin ci dessus étant terminé il ne reste plus que l'entretien de chaque année. Mais comme ce chemin sert de passage aux transports des charbons de divers fours à chaux il conviendra de faire intervenir dans les dépenses d'entretien les propriétaires des dits fours à chaux suivant les dégradations que leurs chartiers occasionnent par leurs passages de chaque jour et conformément au règlement sur les chemins vicinaux, rédigé par M le Préfet en exécution de la loi du 21 mai 1836 ... »
Source : AD53 E dépôt 202/101