Escargot ou toile d'araignée ?
Il ne s'agit pas d'une nouvelle activité des fermiers du coin ni d'un excès de ménage mais de la construction du quartier à qui l'architecte Maison (cela ne s'invente pas) a donné cette forme.
Pourtant, à la fin des années 1960, le maire de l'époque, Francis Le Basser, leur avait promis que la ville ne grignoterait pas leurs terres. Avec l'exode rural, les besoins de logements se font pressants. Fin 1968, les terrains sont classés en Z.A.D. (Zone d'Aménagement Différé). La Z.A.C. (Zone d'Aménagement Concerté) est créée en 1969 et acceptée par le préfet en 1971. Les premières maisons apparaissent en 1974.
Le nouveau quartier s'enroule autour du manoir de Rouessé au fur et à mesure de sa construction. Les rues qui font des contours et des détours et s'articulent autour de la place de la Commune se terminent souvent en impasse ou sur des placettes. Un réseau de chemins piétonniers (fréquemment d'anciennes dessertes de champs) permet de rejoindre la place.
Tout n'a pas été facile. Les ouvriers creusaient parfois les fondations à la dynamite pour aller plus vite. Résultat : des projections de pierres sur les toits environnants; des poches d'eau percées vite remplies de béton. Ces dernières rappellent que le lieu était assez humide.
La construction s'est faite par tranches à partir de 1974 avec différentes zones de logements. Les habitants ont fait des choix en fonction de leurs revenus, de l'offre du marché, ... : maison indivisualisée dans un lotissement communal, achat d'une habitation clés en main ou location. Plusieurs promoteurs et pavillonneurs ont investi le quartier : Crédit Foncier et Immobilier, C.I.L., maisons Heudes, S.A.C.O.L.A., G.M.F., ... Quelques collectifs voient aussi le jour près de la place de la Commune.
En arrivant sur le quartier, des habitants se sont regroupés pour suivre et essayer de résoudre des problèmes d'équipement, d'aménagement et d'amélioration. Ils ont donné naissance au C.A.B. (Comité d'Animation du Bourny) en 1976.
Pour les premiers commerçants de la place de la Commune, cela n'a pas toujours été facile non plus. Il leur a fallu quelques mois avant d'avoir le téléphone (le portable était inconnu à l'époque) et voir enfin les rues goudronnées : pas facile de marcher dans la boue.
Des équipements sont mis à la disposition du quartier : d'abord l'école maternelle et le L.E.P. Bâtiment, puis l'école primaire Marcel Pagnol en 1977, le gymnase Marcel Pagnol en 1979, quelques années plus tard l'école Saint-Exupéry. Des locaux dans des appartements ou des maisons individuelles sont mis à la disposition des animateurs, du centre médico-social et du restaurant-club des personnes âgées. Il faudra attendre février 1983 pour l'inauguration de la Maison de Quartier. Ensuite suivront des terrains de foot-ball, des terrains de tennis, les gymnases près du boulevard du 8 mai 1945, des aires de jeux de boules, ...
Texte de l'exposition "Mémoires d'un quartier : le Bourny avant le Bourny"