Pour le Bourny, ce n'est pas un vain mot. Une grosse averse arrive et voilà le quartier en émoi, les habitants pensent que l'eau vient d'être détournée sur le quartier. Pourtant l'eau est là depuis bien longtemps et sous beaucoup de formes (puits, mares, ruisseaux, lavoirs, sources naturelles).
 
Si nous revenons quelques dizaines d'années en arrière l'eau de la ville n'arrivait pas jusque dans les campagnes et il fallait bien profiter ou améliorer ce que la nature offrait généreusement. C'est pourquoi il y avait les puits près des habitations et les mares pour abreuver le bétail sans travail supplémentaire, puisque pas de transport d'eau. Et le bon sens paysan voulait que sur un champ en pente on plante le blé dans le haut et qu'on fasse une prairie avec éventuellement une mare dans le bas.
 
La prairie qui se trouvait à la place de celle de la Commune, en plus de sa mare, a toujours été très humide. Quand la DDE est venue faire des sondages avec une espèce de gros tire-bouchon (ce qu'on appelle un carotage) nous leur avons dit "vous allez vous enliser". Ils nous ont regardé avec un air moqueur en nous disant "mais nous connaissons notre métier." Environ une demie-heure plus tard, nous avons vu les mêmes hommes la mine déconfite venir demander à téléphoner. Notre pourquoi était légèrement narquois car bien sûr ils étaient enlisés et avaient besoin d'un  gros engin pour les tirer.
 
Tout cela pour dire que toute l'eau qui existait ici n'a pas pu être canalisée, ceci explique peut-être cela !!!
 
Extrait de "Mémoires d'un quartier : le Bourny avant le Bourny"
Ruisseau descendant des hauteurs du Cormier (cliché service patrimoine)Puits dans la cours de la ferme du Cormier (cliché service patrimoine)