Le document qui suit est le résultat d'un entretien qu'ont eu Fabien Piau et Stéphane Hiland avec madame Bernay le 25 janvier 2007.
Autour de Rouessé
Le territoire du Bourny était autrefois maillé par des petites fermes de 15 à 20 hectares qui cultivaient les céréales (blé, orge), le foin, la luzerne et pratiquaient l'élevage. (30 bêtes environ à la ferme des Nu-pieds).
De nombreuses mares et ruisseaux parcouraient cet espace agricole. Le trop plein de la douve du manoir de Rouessé se déversait alors dans l'actuelle Rue Proudhon où se trouvait un petit lavoir couvert avec une charpente en bois (3 places au maximum) ainsi qu'un puits.
L'entrée de la propriété de Rouessé se faisait à l'extrémité de l'actuelle sentier des Chaufourniers, où se trouvait un portail. Dans le premier plan d'aménagement de la ZAC, une ceinture verte devait être conservée autour de la propriété mais cela n'a finalement pas été respecté et la futaie a même failli disparaître! Le grand escalier qui part aujourd'hui de la cour du manoir conduisait à un important potager et à un champ délimité par une haie et bordé par un chemin de ferme.
Rouessé était une des propriétés de la famille Gerbault (de même que les Fourches et l'hôtel de style néo-renaissance de la rue de Nantes) dont la fortune fut liée à l'industrie de la chaux. Alain, navigateur solitaire, et Robert, exploitant de bois exotique en Amazonie, furent les derniers représentants de la lignée. (A voir dans la rubrique "Avant / la chaux et dans "Avant / Rouessé / Gerbault)
Les fours à chaux
Les fours à chaux du Bourny, situés à proximité des garages collectifs, ont été dynamités en 1963 pour raison de sécurité. Ils étaient alors en parfait état et mesuraient 25 à 30 mètres de haut! Ils exploitaient directement les ressources de deux carrières.
Les carrières
La première carrière se trouvait située derrière le "feu d'or". On y accédait par un petit chemin de terre. Elle était très profonde et remplie d'une eau très froide. La seconde était située en face. Cette dernière fut ensuite utilisée comme carrière à ordures (comblement avec des tas de déchets et des carcasses automobiles!). De fait, aujourd'hui le terrain bouge et il y a un tassement de 5 à 6 mètres au niveau des jardins des maisons. A l'époque, les carrières étaient peuplées d'une myriade de rats. Les soirs d'été, on pouvait en voir une centaine assemblés dans le chemin de la carrière. En une nuit, ils auraient dévoré les épis de blé d 'un champ et se seraient attaqués aux poulets de la ferme!
L'équarrissage de la Biennerie
Mme Dreux était propriétaire de l'équarrissage. Les cuves étaient remplies de carcasses dont on extrayait les peaux et la corne pour le commerce. Il était même possible de se procurer des asticots auprès des employés à la personnalité haute en couleurs (notamment une femme qui faisait sa pause casse croûte à proximité des carcasses!). Un jour, les tuiles du bâtiment ont été volées et la gendarmerie a pu les retrouver grâce à l'odeur!!!
Sources : Entretien de Madame Bernay du 25 janvier 2007
Photo : Cliché de Rouessé madame Bernay