Pour les années 1822 à 1826, Me Mottier expert à Avesnières donne les comptes rendus de ce que dit le marquis de Préaulx pour ses terres de Rouessé. De nombreux travaux sont entrepris.
En août et septembre 1822, des fenêtres sont changées dans le salon du château une cheminée est installée dans une chambre, les greniers sont réparés ainsi que les latrines; l'enduit des murs extérieurs est refait.
En novembre et décembre 1823, la maçonnerie du pont, du four, des douves est effectuée ainsi que d'autres enduits aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.
En 1823 et 1824, une partie des murs de clôture est refaite. Des fenêtres, des portes, des contrevents sont refaits dans le château mais aussi des portes d'étable, de grange, une lucarne, l'engrangeoir et la trappe du grenier de la métairie sont changés.
En 1823, de nouveaux bâtiments sont construits au Petit Rouessay (maison avec chambre, cellier et grenier, loge, étable, toit à porc) ainsi qu'une nouvelle étable au grand Rouessay. Il fait aussi le toisé (mètré) des charpentes et couvertures des différents bâtiments de Rouessé mais aussi de la Bessonnerie, du Bournil.
Ces comptes permettent de mieux connaître les différents corps de métiers qui sont intervenus sur les différents chantiers: tailleurs de pierres, maçons, charpentiers, couvreurs, serruriers, menuisiers, ... Les matériaux sont aussi notés : pierres, marbre, briques, chaux, sable, clous, pointes, plâtre, carrelage, gouttières, planches, voliges, ...
Les closiers de la Bessonnerie et du Bournil, le métayer de Rouessé sont employés sur ces chantiers pour transporter les matériaux comme dans ce mémoire daté du 9 novembre 1823 : "Nous soussignés reconnaissons avoir reçu de Monsieur de Préaulx par les mains du sieur Mottier son régisseur et fondé de pouvoir, la somme la somme de deux cent quatre-vingt-quinze livres dix sols pour voiture de trois cent quatre-vingt-quatorze charretées de pierres chaque d'un huitième de toise, prises dans la carrière du parc de Rouessay et conduites sur le chantier des nouveaux bâtiments du petit Rouessay, des quels charrois nous veuve Le Monnier en avons fait trente-six pour notre compte particulier et nous avons fait cent quatre-vingt-six de moitié avec le sieur Joseph Haque fils colon du Bournil et nous Crosnier en avons fait cent soixante-douze dont quelques-uns avec celui de la Bessonnerie, laquelle somme de deux cent quatre-vingt-quinze livres nous avons partagés suivant le nombre de charrois ci dessus détaillés faits par chacun de nous."
Dans ces comptes, on trouve aussi le détail des soupes et des journées de cheval que Crosnier, métayer de Roussé, a fourni sur les différents chantiers.
Du paiement de la ferme (bail) du fermier de Rouessé, pour l'année 1824, il est déduit l'impôt dû sur le château mais aussi une indemnité qui lui est due à cause de la construction des nouveaux bâtiments du petit Rouessé et une autre indemnité car une partie du champ du parc pour l'agrandissement du jardin anglais (en janvier 1825, le serrurier fournit une clef pour ce même lieu).
Dans ces comptes, on en apprend un peu plus sur certains meubles du château. En 1825, le menuisier donne son mémoire pour les ouvrages qu'il a effectués : réfection du placage en acajou pour un globe, réparation d'un secrétaire en acajou et d'un autre en cerisier, un bureau (ou table) à écrire, trois lits de maître en merisier, trois commodes, une couronne de lit, une table de nuit, changement et réparation de vieux meubles, trois flèches de lit et deux lits ordinaires.
Au début de l'année 1826, le chemin "tendant de la ville de Laval à la route de Bretagne passant par la terre de Rouessé" est réparé.
Sources : ADM 29 J 5